RÉSILIENCE ET ANTICIPATION, UN APPEL À LA CLAIRVOYANCE

Alors que nous traversons une crise majeure, sanitaire, humaine, sociale et économique, nous devons nous interroger sur la nécessité d’accroître et de cultiver notre culture de l’anticipation, et par essence même, sur notre résilience.
Cette crise est un révélateur. Par son ampleur et la rapidité avec laquelle elle a massivement frappé le monde mais aussi de son effet de surprise, elle nous oblige à repenser collectivement notre approche – globale et systémique – des risques. Mieux comprendre, connaitre, imaginer et partager pour mieux répondre, voici le socle de cette culture et cette capacité d’anticipation qui doit réveiller notre quotidien. Vital, ce remède est pourtant encore trop sous-estimé.

Développer notre culture de l’anticipation

Alors que nous traversons une crise majeure, sanitaire, humaine, sociale et économique, nous devons nous interroger sur la nécessité d’accroître et de cultiver notre culture de l’anticipation, et par essence même, sur notre résilience.
Cette crise est un révélateur. Par son ampleur et la rapidité avec laquelle elle a massivement frappé le monde mais aussi de son effet de surprise, elle nous oblige à repenser collectivement notre approche – globale et systémique – des risques. Mieux comprendre, connaitre, imaginer et partager pour mieux répondre, voici le socle de cette culture et cette capacité d’anticipation qui doit réveiller notre quotidien. Vital, ce remède est pourtant encore trop sous-estimé.

Anticiper n’est pas prédire. Anticiper n’est pas éviter l’imprévisible. Anticiper, c’est intégrer l’intelligence collective aux process établis, c’est développer une approche globale et collaborative pour adresser les risques collectivement. Anticiper, c’est imaginer ce qu’il pourrait survenir, c’est penser et imaginer la surprise.
C’est savoir avec humilité, énergie et ouverture d’esprit aller explorer des champs nouveaux qui pourraient bien s’avérer un jour, plus réalistes que prévus…
Anticiper, c’est partager des informations et rendre intelligibles des données multiples et hétérogènes. Et en décliner des scénarios et des solutions qui demandent à être explorés, et nécessitent exercices, simulations et entrainements…

Anticiper, c’est aussi pouvoir s’appuyer sur des solutions collaboratives et des technologies innovantes qui doivent se mettre au service des décideurs, qu’ils soient hommes politiques ou membres de comités exécutifs, afin de les guider au travers d’indicateurs fiables et complets, à une prise de décisions éclairées.
Il est indispensable que ces solutions mises à leur disposition tout comme les experts, dépassent le rôle premier de « lanceur d’alertes » pour proposer un accompagnement de qualité dans la compréhension et l’intégration de la problématique à la stratégie globale. Ceci est essentiel si l’on veut passer d’une « posture d’information » à une « posture d’action » qui devra s’opérer dans un contexte de budget restreint et d’influence voire de pression. L’intérêt vital de faire remonter et comprendre les risques et leurs conséquences au bon niveau de décision n’est plus à démontrer si nous voulons que les arbitrages rendus soient à la hauteur des enjeux.
Le risque sanitaire comme le risque cyber doivent sortir de leur champ initial pour remonter au niveau sociétal, économique et politique. Ces solutions innovantes doivent contribuer à gommer les barrières actuelles et ainsi engager la nation ou l’entreprise sur la bonne voie.
De ces efforts d’anticipation, naitra une force de réaction rapide en capacité de répondre et de s’adapter aux défis qui lui sont imposés.
Nous devons aujourd’hui repenser notre modèle, notre approche et notre gouvernance des risques pour améliorer notre appréciation en matière de vraisemblance et de conséquences de ces derniers.

Un effort collectif urgent

Une culture se partage. Le risque aussi.
La pandémie actuelle nous prouve une fois de plus que nous devons penser notre approche de façon systémique, globale et collective. Notre société, nos économies, sont aujourd’hui interconnectées. Nous devons aujourd’hui développer une culture du partage de l’information, revoir notre compréhension de l’interdépendance des réseaux et revenir sur l’impérieuse nécessité d’une souveraineté sur les domaines stratégiques dont le numérique fait partie. Nous devons bâtir cette souveraineté et cette stratégie au niveau européen et enfin prendre position quant aux risques majeurs encourus de dépendre des solutions ou infrastructures de grands blocs continentaux, qu’il s’agisse de disponibilité, de protection des données ou encore de fiabilité.

La situation actuelle nous démontre à quel point le numérique est un des maillons forts de notre résilience tant il permet à toute une partie de l’activité de notre pays et du monde de se poursuivre. Elle nous projette instantanément dans le XXIe siècle laissant derrière nous l’ancien monde. Mais le numérique révèle aussi à quel point ce sujet est systémique et qu’il serait aisé, tel un château de carte, de faire s’effondrer en cascade, par ce biais, nos sociétés. Il est donc de notre responsabilité à toutes et à tous de sécuriser cet environnement pour qu’il puisse tenir toutes ses promesses. Alors que la situation actuelle pourrait nous éloigner des intérêts vitaux de faire du numérique et de la cybersécurité une priorité, faisons preuve de clairvoyance et regardons au-delà des évidences pour ne pas supporter très prochainement l’échec d’une telle erreur stratégique.

Les risques sont immenses et ne peuvent pas être portés et traités par un seul des maillons de la chaine. L’échelon se place donc au niveau européen et nous disposons aujourd’hui de tous les éléments pour pouvoir répondre collectivement aux enjeux qui nous font face.
Nous disposons d’un socle législatif puissant, nous partageons des valeurs communes autour de la protection des données notamment, nous possédons des technologies innovantes et éprouvées de grande qualité, et nous comptons enfin des compétences humaines exceptionnelles.
Cette richesse est disponible. Et la réponse ne sera que collective.

Il est donc temps, me semble-t-il, de cultiver et de mettre en application cette capacité d’anticipation, cette coordination des moyens, des savoirs et des compétences au service de politiques aux avant-postes, pour une résilience de nos sociétés en capacité d’agir dans un futur aussi prometteur qu’incertain…

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Publié dans :
Le :12 février 2024 18 minutes de lecture

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